Un métier en pleine évolution
Le profil des éleveurs s’est transformé. Comme l’ensemble de la population active française, cette population vieillit et la question du renouvellement des générations se pose de manière urgente pour les filières. Mis à part le secteur caprin qui a connu à la fin des années 2000 une relance importante, le nombre d’installation à la fin des années 1990 a en effet chuté avec l’arrêt de la politique des préretraites-installation.
Des outils juridiques et financiers se développent pour faciliter la transmission des exploitations existantes ainsi que des dispositifs de conseil pour accompagner la construction d’un projet solide. Représentant moins de 4 % de la population active, les agriculteurs sont devenus presque partout minoritaires, même en milieu rural où les autres activités se sont multipliées.
Les compétences exigées, la charge de travail importante, le capital engagé, la faiblesse des revenus, les risques d’isolement croissant au travail par manque de temps nécessitent des convictions fortes pour s’engager dans le métier.
Malgré cela, les installations hors-cadre familial (reprise d’une exploitation dont le cédant n’a aucun lien de parenté avec le repreneur) se sont développées (20% en 2010) et le métier se féminise. Autrefois considérées comme « conjointe d’exploitant », une évolution des statuts agricoles en 1999 a permis de mieux reconnaître le rôle des femmes Elles constituent aujourd’hui 19 % des chefs d’exploitations ou coexploitants dans l’ensemble de l’agriculture, respectivement 15 et 17 % en élevage bovin viande et bovin lait et 30% en élevage ovin et caprin. Cette féminisation a diversifié l’activité (accueil à la ferme, transformation, vente directe...), permettant d’apporter un complément de revenu et une ouverture à la société.
Entre recherche de compétitivité et d’amélioration des conditions de travail, l’éleveur doit ainsi continuer à assurer la viabilité de son exploitation, en faciliter la transmission tout en entretenant une dynamique collective locale.
Aujourd’hui, il doit en plus s’investir dans une nouvelle tâche, celle de faire connaître son métier touchant au domaine du vivant et de moins en moins connu de leurs concitoyens. Il s’agit par exemple d’anticiper les conflits de voisinages (liés à un agrandissement par exemple) par une communication de proximité ou plus globalement, de conforter l’acceptabilité sociale de l’activité auprès des décideurs et du grand public. Ainsi, un bon compromis entre ses objectifs personnels, économiques, sociaux et environnementaux doit être trouvé pour définir son métier : un vrai challenge !
Note : Les illustrations, cartes et textes sont issus de L'Atlas de l'élevage herbivore en France aux Éditions Autrement. Ces éléments ne peuvent être utilisés pour un usage autre que personnel.
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