Qu'est-ce que la bientraitance animale ?
« Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce » : le bien-être animal est ainsi défini dans la loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature.
Si le bien-être animal est l’objectif recherché, il est, dans l’état actuel des connaissances, difficile à évaluer. L’accent est donc porté sur les pratiques de bientraitance de l’Homme envers l’animal, reposant sur l’application de cinq grands principes directeurs :
- s’assurer que les animaux soient préservés de la soif, de la faim et de la malnutrition
- assurer aux animaux un confort approprié
- veiller à ce que les animaux soient préservés de la douleur, des blessures et des maladies
- faire en sorte que les animaux n’aient pas peur et éviter les situations de stress
- veiller à ce que les animaux puissent exprimer les comportements considérés comme normaux pour l’espèce.
Existe-t-il un cadre réglementaire pour la protection des animaux en élevage ?
L'article L214-3 du Code Rural français indique : "il est interdit d'exercer des mauvais traitements envers les animaux domestiques,… des décrets en Conseil d'Etat déterminent les mesures propres à assurer la protection de ces animaux contre les mauvais traitements ou les utilisations abusives et à leur éviter des souffrances lors des manipulations inhérentes aux diverses techniques d'élevage, de parcage, de transport et d'abattage des animaux".
La réglementation européenne est abondante en matière de bien être animal, que ce soit en élevage, lors du transport ou lors de l’abattage des animaux. Cette réglementation est en constante évolution.
Les conducteurs de bétaillères sont-ils formés au respect du bien-être des animaux ?
Oui, dès les années 80, les professionnels ont mis en œuvre des formations spécifiques pour les chauffeurs - convoyeurs sur l'organisation du chargement et du déchargement, sur les soins à donner aux animaux en cours de transport et sur la conduite des bétaillères.
Depuis le 1er janvier 2007, cette formation est devenue obligatoire et les chauffeurs convoyeurs doivent être titulaires d'un certificat d'aptitude au transport des animaux vivants délivré par le Ministère de l'Agriculture. (Règlement CE 1/2007).
Les formations prennent également en compte la sécurité des personnels, sécurité qui permet aux personnes de travailler dans de bonnes conditions et en toute tranquillité, et participe ainsi à la protection des animaux et à leur bien être.
Existe-t-il, aujourd’hui, des comportements allant à l’encontre du bien-être animal ?
La protection des animaux est-elle assurée au moment de leur abattage ?
Comment la protection des animaux est-elle assurée au moment de leur abattage ?
Qu’est-ce que l’étourdissement des animaux à l’abattoir ?
Le non respect des règles de protection des animaux de boucherie est-il sanctionné ?
Quels éléments essentiels permettent d’assurer le bien-être des ruminants en élevage ?
- L'élevage bovin allaitant (races à viande) ou laitier, de même que l'élevage ovin, font largement appel au pâturage et la majorité des animaux passe la plus grande partie de leur vie au pré.
L’éleveur a une bonne connaissance des besoins alimentaires de ses animaux, ce qui lui permet d'ajuster les rations aux différentes productions de lait ou de viande et de calculer les apports nécessaires de protéines et de compléments minéraux et vitaminés. L'alimentation des ruminants se fait uniquement avec des produits d'origine végétale (l’addition de farines animales dans les compléments alimentaires est interdite depuis 1990 pour les bovins et 1994 pour les ovins).
L'Europe a interdit toute utilisation d'anabolisant ou promoteurs de croissance ainsi que l'utilisation de la somatotropine bovine, une hormone destinée à faire produire plus de lait. Toutes ces interdictions concourent elles aussi à un meilleur "bien-être" des animaux d'élevage en France et en Europe alors que beaucoup de pays autorisent l'utilisation de ces produits.
- Le suivi sanitaire des élevages par les vétérinaires participe à la protection des animaux et à la protection de leur santé : traitements contre les parasites, vaccinations régulièrement effectuées, soins aux pieds pour éviter les boiteries, etc.
Des précautions sont-elles prises pour la conception des bâtiments d’élevage ?
Les pratiques d'élevage se sont beaucoup améliorées avec des bâtiments mis aux normes, mieux isolés et mieux ventilés. Des aires de circulation et de couchage bien conçues et bien entretenues offrent un meilleur confort aux animaux. La collecte des purins, lisiers et fumiers et leur stockage dans des fosses étanches et suffisamment grandes, outre le respect de l'environnement et la maîtrise des nuisances, garantissent également un meilleur état de propreté des animaux.
Des efforts sont-ils faits pour assurer la protection des veaux de boucherie en élevage ?
Oui, cet élevage des jeunes veaux pour produire une viande appréciée du consommateur pour sa tendreté et pour sa couleur claire a beaucoup évolué au cours de la dernière décennie.
Les veaux ne sont plus isolés dans des boxes individuels. Ils sont élevés en groupe dans des bâtiments plus spacieux, bien éclairés et aérés, qui permettent aux veaux de s'ébattre, de courir, de se coucher librement, en un mot d'exprimer les comportements naturels de leur espèce. Les veaux sont alimentés essentiellement avec du lait ou des poudres de lait et pour améliorer leur bien être et respecter l’évolution physiologique normale de leur système digestif, leur ration est progressivement complétée par un apport de végétaux fibreux (foin par exemple). Toutes ces dispositions sont encadrées par le règlement communautaire européen.
Les éleveurs sont-ils formés au respect du bien-être des animaux ?
Oui, les professionnels ont bien compris que la formation et la transmission des savoir faire et des connaissances étaient des bons moyens pour convaincre et motiver les personnels qui assurent l'élevage, la manipulation, le transport et l'abattage des animaux.
La protection des animaux est au programme de la formation initiale des éleveurs notamment pour la manipulation et la contention des animaux dans le calme et le respect de l'animal. Les éleveurs sont donc les principaux acteurs du bien être grâce à leur contact quotidien avec les animaux dans leur élevage, grâce à leur connaissance des comportements naturels des animaux et grâce aux actions de formation mis en œuvre au sein de la profession.
Le bien-être des animaux en élevage est-il contrôlé ?
Comment la protection des animaux d’élevage est-elle assurée pendant leur transport ?
Etapes nécessaires dans la filière des productions animales, le transport et le passage en centre de rassemblement (marchés aux bestiaux ou centre d'allotement des groupements et des commerçants en bestiaux) sont gérés avec beaucoup de soin car il s'agit de situations nouvelles et pouvant être perturbantes pour les animaux.
Les opérations de chargement et de déchargement dans les bétaillères requièrent tout le savoir-faire des professionnels :
- tout d'abord bien organiser le déplacement des animaux avec des couloirs, des parcs et des rampes de chargement bien aménagées ;
- ensuite bien connaître le comportement des animaux et leur sensibilité aux bruits, à la lumière et au contact avec les hommes ;
- enfin utiliser au mieux leurs instincts naturels (curiosité, présence d’animaux dominants dans le groupe, instinct grégaire, etc.).
Le transport a lui aussi bénéficié de toutes les améliorations et progrès techniques des dernières décennies : suspensions pneumatiques, systèmes progressifs de freinage et d'accélération qui garantissent un meilleur confort pour les animaux transportés.
Par ailleurs, la réglementation impose des densités qui ont été fixées à partir des résultats de plusieurs études et expérimentations réalisées dans des conditions réelles de convoyage.
Dans la bétaillère, les ruminants ont besoin de sentir la proximité de leurs congénères, sans bien entendu être trop serrés. Ils restent le plus souvent debout, mais il faut réserver à chaque animal l’espace nécessaire pour se coucher sans difficulté.
Existe-t-il une réglementation sur le transport des animaux ?
Oui, une réglementation très précise, tant à l’échelon national qu’européen, encadre le transport des animaux d’élevage. Elle définit quelles catégories d’animaux peuvent être transportées et dans quelles conditions. Elle explique les précautions à prendre pour éviter toute blessure et tout stress de l’animal, pendant l’embarquement, au cours du transport et pendant le débarquement.
Elle précise quels sont les soins à apporter aux animaux pendant leur acheminement et quels sont les aménagements nécessaires pour rendre plus confortables les bétaillères.
Un récent règlement CE 1/2005 est venu remplacer les dispositifs antérieurs concernant le transport des animaux, question très sensible pour l'opinion publique et fortement médiatisée. Ce règlement a renforcé et harmonisé à l’échelon européen les procédures d'agrément des transporteurs, la formation des chauffeurs – convoyeurs et le contrôle des transports supérieurs à 8 heures, dits transports de longue durée.
Les véhicules utilisés pour les transports de longue durée doivent être équipés de système de navigation avec enregistrement, d'un système d'enregistrement et d'alerte de la température dans le compartiment réservé aux animaux, d'un système de ventilation active, d'abreuvoirs, etc.
Il n'est pas faux de dire qu'avec le règlement CE 1/2005, l'Union Européenne est largement en avance dans ce domaine et dispose de la règlementation concernant la protection des animaux en cours de transport la plus complète au monde.
Quelles durées de déplacement sont autorisées ?
Pour les transports supérieurs à 8 heures, les séquences maximales de déplacement et de repos sont définies selon les espèces : - Pour les bovins et ovins adultes : 2 séquences de déplacement de 14 heures séparées par un arrêt de 1 heure pour abreuver et si nécessaire nourrir les animaux,
- Pour les veaux, les agneaux, les poulains et les porcelets non sevrés : 2 séquences de déplacement de 9 heures séparées par un arrêt de 1 heure pour abreuver et si nécessaire alimenter,
- Pour les équidés domestiques : 1 seule séquence de transport de 24 heures avec abreuvement toutes les 8 heures.
- Pour les porcs : une seule séquence de 24 heures avec en permanence accès à des abreuvoirs.
A l'issue de ces séquences, les animaux doivent être déchargés dans un point de contrôle, nourris et abreuvés pendant 24 heures.
A l'issue de ce repos de 24 heures, le transport peut se poursuivre pour une nouvelle séquence.