Sur les questions environnementales, les ruminants n’ont aujourd’hui plus très bonne presse !
Accusés d’émettre des gaz à effet de serre et d’occuper trop de terres agricoles, on oublie souvent qu’ils ont les qualités de leurs défauts. Ils éructent du méthane et occupent de l’espace parce qu’ils sont capables de digérer l’herbe dans leur rumen, herbe qui a de multiples avantages écologiques et qui reste largement présente dans les rations des herbivores en France (60 % en moyenne).
Les 13 millions d’hectares de prairies occupant 1/5ème du territoire français et les haies qui les entourent constituent des puits de carbone, des filtres à eau et des réservoirs de biodiversité. De même, la présence d’élevage en complément de cultures et de prairies a de nombreux atouts agronomiques : ils utilisent les pailles et coproduits de cultures et enrichissent en retour le sol de leurs bouses, crottes et crottins. Cette partie vise à donner une vision globale des impacts positifs et négatifs des productions herbivores.
Productions à cycles longs par nature, le lait et la viande d’herbivores sont élaborés en France sur des exploitations réparties sur tout le territoire et qui se sont adaptées aux conditions pédoclimatiques, historiques et aux ressources de chaque région. Les cheptels par élevage sont de 50 vaches en moyenne, soit environ 100 animaux quand on compte mâles, femelles et renouvellement.
Lié au sol et largement basé sur l’herbe, l’élevage des herbivores tel qu’il est pratiqué en France tend à respecter des principes éprouvés d’agronomie : complémentarités animaux/prairies/cultures et pratique de la« polyculture-élevage », permettant des rotations de cultures diversifiées et un retour de la matière organique au sol. La gestion des déjections ces 20 dernières années a également permis d’améliorer la qualité de l’eau.
L’élevage a aussi des fonctions écologiques par le façonnage de mosaïques paysagères diversifiées et la préservation de zones semi-naturelles comme les haies et prairies favorables à la biodiversité. Ces paysages ont également une valeur esthétique. L’ensemble participe à la qualité de vie dans les territoires d’élevage et à leur attrait résidentiel comme touristique.