Le rôle de l'alimentation dans la contamination
Aujourd’hui, nous ne connaissons toujours pas l’origine exacte de l’ESB ; de nombreuses hypothèses ont été avancées, mais aucune n’a pu être démontrée. Cependant, au Royaume-Uni, un lien de cause à effet a rapidement été établi entre, l’incorporation, dans les compléments alimentaires des bovins, de farines de viande et d’os (FVO) contaminées par l’agent de l’ESB et la rapide propagation de la maladie dans le cheptel bovin.
Les FVO, obtenues par cuisson, séchage et broyage de sous-produits animaux, sont une source de protéines et de minéraux. Quand elles étaient utilisées dans l’alimentation des bovins, elles ne représentaient que moins de 1 % de la ration globale. Mais l’utilisation de sous-produits pouvant contenir l’agent de l’ESB, associée à une cuisson insuffisante pour inactiver cet agent au fort pouvoir infectieux, semble avoir été à l’origine d’une contamination importante des FVO fabriquées et utilisées au Royaume-Uni dans les années 80, avec pour conséquence l’amplification de la diffusion de l’agent de l’ESB dans le cheptel bovin de ce pays.
Des mesures pour sécuriser l'alimentation des animaux d'élevage
Les mesures prises pour éviter la contamination des animaux par l'agent de l'ESB ont toutes pour but de sécuriser leur alimentation.
- En France, l’emploi de farines de viande et d’os a été interdit :
- dès 1990, dans l’alimentation des bovins ;
- et en 1994, dans l’alimentation des autres ruminants d’élevage : les ovins et les caprins.
- Depuis juillet 1996, ce ne sont plus seulement les FVO, mais toutes les protéines d’origine animale (autres que les protéines issues du lait) qui sont interdites dans l’alimentation des bovins, ovins et caprins.
- En novembre 2000, cette interdiction a été étendue à tous les animaux d’élevage dont nous consommons les produits.
- De plus, depuis août 2001, les matières grasses entrant dans la composition des aliments lactés destinés aux jeunes animaux sont sécurisées (traitement thermique des graisses utilisées et suppression de celles susceptibles d’être contaminées).
L’interdiction généralisée de l’utilisation de farines de viande et d’os pour tous les animaux a été prise en raison, notamment, du risque de contamination croisée, c’est-à-dire le risque que des aliments contenant des FVO, normalement destinés à d’autres espèces d’élevage que les bovins et les ovins, soient présents, accidentellement ou frauduleusement, dans l’alimentation des ruminants.