Des prairies puits de carbone
Par la photosynthèse, les plantes captent du CO2 dans l’atmosphère et le convertissent en molécules carbonées nécessaires à sa croissance. Après la mort du végétal, cette matière organique retourne au sol - comme les effluents - et se décompose lentement sous l’action des micro-organismes constituant un stock de carbone.
Tant que le sol n’est pas aéré ou oxygéné par le labour (retournement mécanique des sols), ce carbone reste stocké sous différentes formes (litière, humus, biomasse microbienne). C’est pourquoi les sols des prairies permanentes non labourées et maintenues par l’activité d’élevage constituent - comme les forêts - des « puits de carbone » contribuant à réduire la concentration en CO2 de l’atmosphère.
Le stockage moyen du carbone en zone tempérée dans les 30 premiers cm du sol est de 40 tonnes/ha sous les sols cultivés, 65 T/ha sous prairies et 70 T/ha sous forêts.
Un stockage annuel
Au-delà de ce carbone immobilisé dans le sol, la prairie stocke chaque année du carbone supplémentaire. Celui-ci est égal à la différence entre les apports de carbone dans le sol - liés aux déjections animales, aux résidus de cultures et à la croissance des racines-, et les émissions de CO2 occasionnées par la respiration au niveau du sol.
On l’estime en moyenne de l’ordre de 0,5 à 0,7 tonnes par an tonne de carbone/ha/an, mais certaines mesures ont montré un stockage bien supérieur de 2 t/an. Les mécanismes de stockage sont connus mais leur évaluation reste complexe car ce stock de carbone varie sans cesse par des phénomènes de stockage/déstockage liés notamment aux conditions climatiques ou au travail du sol.
Au-delà de la prairie, il existe des techniques culturales simplifiées limitant le labour qui permettent également de préserver ces stocks de carbone.
Note : Les illustrations, cartes et textes sont issus de L'Atlas de l'élevage herbivore en France aux Éditions Autrement. Ces éléments ne peuvent être utilisés pour un usage autre que personnel.
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