Si la biodiversité est fréquemment médiatisée au travers d’espèces emblématiques en voie de disparition comme le panda, il ne faut pas oublier la biodiversité « ordinaire » qui participe à toutes les fonctions essentielles de production alimentaire, textile (laine, cuir), énergétique (bois) mais aussi celles de régulation écologique.
L’agriculture est à la fois gestionnaire des espaces qui l’abritent mais aussi bénéficiaire de cette biodiversité. Derrière ce terme, se cachent en effet l’abeille et tous les insectes pollinisateurs ; se terrent les micro-organismes du sol qui filtrent et épurent l’eau, l’air et transforment de la matière organique en nutriments pour les plantes. Se trouvent encore les « auxiliaires de cultures » indispensables pour réguler la présence des ravageurs : les carabes mangeurs de limaces, les larves de syrphes consommant des pucerons. Plus globalement, s’y intègrent toutes les chaînes alimentaires qui vont jusqu’aux rapaces, prédateurs des campagnols qui ravagent les prairies ou les vautours, équarisseurs naturels quand un animal meurt en montagne.
La biodiversité se décline à trois niveaux : la diversité des écosystèmes (ou habitats façonnés par la situation géographique, le paysage, le relief, le climat) ; la diversité spécifique (ou la diversité des espèces) et enfin la diversité génétique qui différencie les individus au sein d'une même espèce. A côté de la biodiversité « ordinaire », la biodiversité domestique désigne l’ensemble des races et variétés qui ont été sélectionnées et croisées au cours de 10 000 ans d’agriculture. Actuellement en France, sont répertoriées par le bureau des ressources génétiques, 52 races de bovins, 59 races d’ovins et 11 races de caprins.
Dans un élevage, la biodiversité s’entretient à trois niveaux : la parcelle ; l’exploitation dans son ensemble où se jouent de nombreuses complémentarités entre les cultures et les surfaces semi-naturelles comme la prairie permanente et la haie et enfin le territoire qui entoure l’exploitation. Si la structure complexe du paysage et une utilisation diversifiée des sols sont essentielles dans le maintien des habitats, le choix des pratiques agricoles jouent un rôle clé.
L’éleveur peut ainsi agir sur les niveaux de fertilisation, le chargement (nombre d’animaux à l’hectare) au pâturage – qui doit être ni trop faible, ni trop fort pour optimiser la diversité floristique - ou encore les pratiques de fauches comme celle dite centrifuge qui consiste à récolter l’herbe à partir du centre de la parcelle pour permettre aux animaux et oiseaux qui nichent dans la prairie d’aller se réfugier dans les bordures pendant l’opération.
Note : Les illustrations, cartes et textes sont issus de L'Atlas de l'élevage herbivore en France aux Éditions Autrement. Ces éléments ne peuvent être utilisés pour un usage autre que personnel.
- Les atouts du lien au sol
- Diversité des cultures et place de l’herbe
- Des paysages diversifiés
- Zoom sur les infrastructures agroécologiques d’un territoire d’élevage
- La biodiversité sous prairies
- Valorisation par l’élevage des zones de relief
- Entretien de zones humides clés pour l’environnement
- L’utilisation des sols variée sur un élevage bourguignon
- Fertilité des sols et déjections animales
- Un stockage de carbone dans les régions d’élevage
- Qualité des eaux et élevage herbivore
- Viande et eau : quelle méthode et quelle quantité ?
- Emissions de gaz à effet de serre et compensation en élevage
- Des leviers de réduction des émissions, différents selon les pays