L’élevage herbivore génère des effluents (fumiers et lisiers), principalement recyclés sur les surfaces de l'exploitation. Ces effluents qui sont collectés dans les bâtiments l’hiver, stockés puis épandus, assurent une partie des besoins en azote, en phosphore et en potasse des cultures et prairies, limitant ainsi le recours aux engrais chimiques.
Sur 80% des territoires d’élevage, il y a peu de problèmes de qualité d’eau. La présence de la prairie contribue à la bonne qualité de l’eau. Son rôle bénéfique dans la limitation du lessivage des nitrates par ruissellement est reconnu.
Dans 20% des régions d’élevage françaises où la densité animale en herbivores, porcs, et volailles est élevée, des problèmes d’excédent de nitrates dans les eaux sont survenus au cours des 30 dernières années. Dans le cadre des Programmes de Maitrise des Pollutions d’Origine Agricoles (PMPOA) mis en place par la profession agricole en réponse à la Directive Nitrates et avec le soutien de l’Etat et des Agences de l’eau, des progrès importants ont été réalisés dans les zones concernées.
Depuis 1994, ces politiques nationales ont visé à optimiser la valorisation en engrais des déjections animales et à éviter les pollutions ponctuelles par un stockage adéquat. Plus de 90 000 éleveurs d’herbivores essentiellement localisés dans les zones vulnérables, se sont ainsi engagés.
Dans ces régions ciblées, une diminution des taux de nitrates dans l’eau est observée depuis 10 ans et en 2011, la concentration moyenne des orthophosphates et de l’ammonium avait déjà réduit de moitié. Au niveau des abattoirs, des plans d’assainissement et des unités de traitements des eaux permettent de rejeter dans le milieu une eau conforme à la réglementation.
Les prairies sont également économes en produits phytosanitaires (9 euros/ha dépensés en prairie pour les produits phytosanitaires par rapport à 90 euros/ha en moyenne en France). Les prairies jouent également un rôle de filtre. Cela permet notamment de réduire le ruissellement de surface, ainsi que l’entraînement des molécules d’azote et phosphore par l’eau, appelé lessivage et à plus long terme, l’érosion des sols.
La mise en prairie est d’ailleurs recommandée pour protéger les aires de captage d’eau potable comme par exemple à Vittel. D’après le recensement agricole 2010, dans les exploitations avec élevage herbivore, plus de la moitié des surfaces agricoles n’est jamais traitée.
Note : Les illustrations, cartes et textes sont issus de L'Atlas de l'élevage herbivore en France aux Éditions Autrement. Ces éléments ne peuvent être utilisés pour un usage autre que personnel.
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