En France, une grande diversité domestique est conservée par l’élevage avec pas moins de 52 races de bovins, 59 races d’ovins, 43 races d’équins et 11 races de caprins. Un ensemble d’organisations réparties sur le territoire veillent à la diffusion de ce potentiel génétique qui est d’ailleurs reconnu et valorisé à l’export. Si quelques « grandes races » se sont particulièrement diffusées, des programmes visent à conserver les races à petits effectifs. C’est cette diversité qui a permis et permettra de s’adapter à la grande variabilité des territoires, des climats, mais aussi de répondre aux attentes des marchés nationaux etinternationaux.
L’amélioration génétique : un processus ancien
Parler d’amélioration ou sélection génétique, c’est évoquer une démarche qui remonte au commencement de la domestication des ruminants. Elle consiste à choisir les animaux reproducteurs dont on prévoit que la descendance offrira les meilleures performances qualitatives ou quantitatives. L’homme a élaboré très tôt, sur la base de l’observation, des stratégies de croisement sur des critères comportementaux et morphologiques. Il a dès le début de l’élevage, éliminé les animaux agressifs et favorisé ceux qui avaient des qualités maternelles (fertilité, facilité de vêlage…) ou des aptitudes à la production laitière ou de viande. En France, le système d’amélioration génétique s’est perfectionné à la fin de la Seconde guerre mondiale via unerecherche dynamique et une organisation territoriale qui regroupe, pour chaque race, leséleveurs, les livres généalogiques, les centres de production de semences, les organismes de contrôle de performance, les associations de défense des labels, les coopératives et entreprises de commercialisation, les scientifiques voire même des associations de consommateurs. Ces parties prenantes se concertent au sein d’organismes de sélection ou Parlements de la race pour redéfinir environ tous 10 ans, les schémas d’amélioration de chaque race.
Préserver la biodiversité
Dès la fin du XVIIIe siècle, on assiste à la constitution de populations animales locales adaptées aux conditions écologiques de chaque zone, évoluant sans trop se mélanger en conservant leurs caractères morphologiques d'origine. Ces populations ont donné naissance aux races que nous connaissons aujourd’hui. En bovins, 6 races à viande et 8 races laitières font désormais l’objet d’importants programmes d’amélioration génétique. La race charolaise domine le cheptel allaitant bovin, constituant environ 40 % des effectifs, devant la race limousine (27 %) et la race blonde d’Aquitaine (12 %). Depuis le milieu des années 1970, des programmes de conservation des ressources génétiques animales françaises ont été mis en place pour sauvegarder la diversité des races et conserver un panel de caractères génétiques diversifiés. La diversité des races assure la préservation de gènes susceptibles de garantir de meilleures possibilités d’adaptation à un contexte évolutif en matière de territoires, de climats et de pratiques d’élevage. En outre, elle assure localement le maintien de productions traditionnelles comme les races dites « de combat » et « di Bioù » associées à l’AOC taureau de Camargue ou bien la chèvre du Rove qui fournit un fromage typique (la « brousse du Rove »).
Note : Les illustrations, cartes et textes sont issus de L'Atlas de l'élevage herbivore en France aux Éditions Autrement. Ces éléments ne peuvent être utilisés pour un usage autre que personnel.
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