L’élevage herbivore en France : répartition et évolution

Sur 490 000 exploitations métropolitaines recensées en 2010, 59 % ont une activité d’élevage dont 250 000 avec herbivores. Ces chiffres nationaux recouvrent une très grande hétérogénéité avec des tailles de cheptel, des types de fonctionnement, des combinaisons d’activité et de facteurs de production (terre, capital, travail) très variables selon les régions et leurs potentialités agronomiques.

Les cheptels allaitants et laitiers valorisent la moitié des terres agricoles nationales en surfaces fourragères (herbe, maïs…) et céréales autoconsommées. Ils sont présents dans des territoires diversifiés et de façon très variable d’une zone à l’autre : dans les zones de reliefs, moyenne ou haute montagne où dominent prairies et alpages (zones pastorales peu productives où transhument les troupeaux), dans les zones herbagères de plaine, avec des surfaces toujours en herbe ou des prairies temporaires et du maïs ensilage, et enfin dans les zones mixtes de culture et d’élevage au sein d’exploitations qui combinent céréales avec des ateliers d’élevage laitier ou allaitant (orienté vers la production de viande).

Le paysage de l’élevage évolue rapidement ces dernières années. Il subit en particulier la concurrence d’autres productions agricoles, notamment les céréales, et la progression d’autres utilisations des sols liées à l’urbanisation et aux infrastructures routières. Depuis le recensement de 1979, on enregistre ainsi un recul global d’un million d’« unités gros bovin » (unité commune de mesure) des vaches, brebis et chèvres tous les dix ans ainsi qu’une diminution de la part de la surface agricole qui leur est consacrée.

La prairie a notamment régressé de 3,5 millions d’hectares entre 1970 et 2000. Toutefois, le repli du cheptel n’est pas homogène sur tout le territoire français. Ce recul est ainsi plus prononcé dans les zones de polyculture-élevage où il est possible de labourer ses sols agricoles pour y faire autre chose que des fourrages et de l’élevage, tandis qu’il reste moins marqué dans les zones de montagne-piémont où les alternatives à l’herbe sont plus limitées. 

^{Note : Les illustrations, cartes et textes sont issus de L'Atlas de l'élevage herbivore en France aux Éditions Autrement. Ces éléments ne peuvent être utilisés pour un usage autre que personnel.}