L’élevage bio
Entre l’élevage bio et la nature, une belle histoire d’amour et de respect ! Avec l’élevage biologique, chacun trouve sa place : l’homme s’occupe des plantes et des animaux ; les plantes nourrissent l’homme et l’animal ; l’animal nourrit l’homme avec sa viande et les plantes avec sa fumure, tout en permettant la rotation des cultures. En plus d’avoir du goût, on peut dire qu’elle est drôlement bien élevée, la viande bio !
A la découverte de l'élevage Bio - Hélène Richard et Julien Duboué
Le bétail dit "oui" au bio
Pour nourrir leurs animaux, les éleveurs bio ont recours à une alimentation naturelle, variée et équilibrée issue de l’agriculture biologique. Et, bien sûr, l’utilisation d’OGM est formellement interdite. Cette nourriture particulièrement saine contribue au bien-être des animaux et à la qualité de la viande. Quant aux jeunes mammifères, ils sont nourris exclusivement au lait maternel.
L’autonomie alimentaire étant l’un des principes clés de l’agriculture biologique, les animaux sont nourris grâce aux récoltes provenant majoritairement de la ferme elle-même. En cas de besoin, l’éleveur s’approvisionne localement en s’adressant à d’autres exploitations, bio elles aussi et situées dans la même région.
L'élevage bio, des éleveurs qui bichonnent leurs animaux
Les animaux des fermes bio disposent d’espaces de vie adaptés, ce qui favorise leur bien-être. La densité de peuplement est réduite dans les étables pour garantir leur confort ; les bâtiments sont paillés, lumineux, bien aérés et suffisamment spacieux pour que les animaux puissent se mouvoir librement. Enfin, dès que les conditions climatiques et l’état des sols le permettent, ils ont accès au plein air. Des conditions de vie dont ils profitent plus longtemps : la durée d’élevage des animaux bio est en effet plus longue qu’en conventionnel.
Côté santé, les éleveurs bio privilégient la prévention et la stimulation des défenses naturelles. Ils font appel à des médecines douces, comme l’homéopathie, la phytothérapie ou l’aromathérapie. L’utilisation de médicaments vétérinaires allopathiques est tolérée uniquement à des fins curatives, pour limiter la souffrance de l’animal et sous certaines conditions : limitation du nombre de traitements annuels et doublement du délai d’attente légale avant commercialisation.
Elevage et culture font vraiment bon ménage
En bio, l’une des techniques fondamentales est la rotation des cultures. En alternant au cours du temps les cultures sur un même champ, le producteur évite l’installation de ravageurs ou de maladies, tout en freinant la croissance des mauvaises herbes. Par exemple, quelques années de prairies entre des cultures ont un vrai intérêt sur le plan agronomique. De même, en introduisant dans la rotation des légumineuses telles que féveroles, trèfle, luzerne, pois ou encore lupin, on enrichit le sol en azote. En effet, ces plantes captent l’azote présent dans l’air et fertilisent naturellement les sols.
Et le lien avec l’élevage ? Si l’homme n’est pas un grand amateur de légumineuse ou d’herbe des prairies, les herbivores sont là pour les consommer et permettre ces rotations !
Enfin, la matière organique est un élément fondamental pour les sols et les cultures. Bien sûr, le producteur va enfouir les résidus de culture dans le sol pour que ceux-ci, en se décomposant, enrichissent le sol. Mais c’est le fumier qui reste le champion de la fertilisation.
Se protéger : un geste naturel
Dans l’élevage bio, les produits chimiques de synthèse sont strictement prohibés. Le résultat ? Pas de résidus chimiques, une eau dont la qualité est préservée et une biodiversité de la faune comme de la flore qui peut se redévelopper, sous terre comme sur terre. Au final, un nouvel écosystème se crée, avec ses propres équilibres. L’agriculteur n’est plus là pour « exploiter », mais pour « accompagner » la nature dans sa production, dans le respect de ces équilibres.
En guise d’insecticides, les éleveurs bio s’appuient sur des techniques agronomiques (notamment la rotation des cultures), des produits naturels (huiles essentielles, purin d’ortie…) ou des prédateurs eux aussi naturels (la coccinelle chasse les pucerons, l’ortie appétissante pour les insectes les détourne des cultures…).
Pour éviter les herbicides, au moment du semis, les éleveurs procèdent de manière à donner aux cultures un maximum de chances de se développer aux dépens des herbes indésirables. Par exemple, la technique du faux-semis consiste à travailler le sol pour stimuler les conditions de germination des graines de mauvaises herbes avant de gratter superficiellement, pour les détruire et semer en toute tranquillité.
En comparaison avec l’agriculture conventionnelle, les rendements peuvent parfois être plus faibles, mais les éleveurs bio sont prêts à assumer ce choix lorsque c’est le cas : c’est le prix à payer pour vivre en meilleure harmonie avec la nature.
Enfin, autre pratique inspirée directement par la nature : le maintien des haies. Non seulement elles abritent de nombreux animaux et insectes « amis » des cultures, mais elles retiennent également les eaux pluviales et empêchent un ruissellement trop important dans les champs.