Joel est éleveur de vaches Bazadaises dans les Landes en région Aquitaine.
On parle souvent de l’élevage comme contributeur au changement climatique. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?
Joël : C’est quelque chose que j’ai appris tard, que mes vaches, comme tout élevage, contribuent au changement climatique. J’ai appris en même temps que les prairies stockaient le carbone. J’ai aussi appris tard, après plus de 20 ans de métier, que mes vaches polluaient en rotant parce qu’elles émettaient du méthane.
Aujourd’hui, nous le savons et nous en sommes conscients. Il faut être éleveur en contribuant le moins possible aux émissions de gaz à effet de serre.
Qu’avez-vous mis en place ou que pensez-vous mettre en place pour diminuer ces émissions de gaz à effet de serre ?
Joël : Mon exploitation fait 160 ha. La prairie occupe 50% de cette surface. Sur mon département, les sols sont séchants. En donnant beaucoup d’espace à mes vaches, je limite les stress hydriques tout en nourrissant mes animaux naturellement. Je laisse mes vaches le plus longtemps possible à la pâture. Cela apporte de la nourriture directement, et évite donc le stock et l’apport de la nourriture par les machines qui est consommateur de fuel et d’énergie.
Cette année, pour utiliser moins de tourteaux de soja, je cultive du trèfle violet, et non de la luzerne qui est plus traditionnelle, car cette plante s’adapte à mes sols qui sont de type acide (et non basique). Cette plante est la mieux adaptée à mon territoire. Ce trèfle, utilisé pour l’alimentation du bétail, est source de protéine et diminue l’achat et la production de soja provenant principalement du Brésil.
Quel est le rôle des prairies ?
Joël : Les prairies servent à l’alimentation de nos animaux. C’est grâce à ces prairies que le carbone est stocké dans nos sols. Elles servent aussi à la diversité de nos paysages : diversité des espèces, de la faune de la flore... C’est aussi le meilleur logement des animaux. Chez moi les animaux restent toute l’année dehors.