Eric, éleveur en Auvergne

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Eric, éleveur en Auvergne

Eric est éleveur en agriculture BIO et producteur de vaches Salers dans le Cantal en Auvergne.

On parle souvent de l’élevage comme contributeur au changement climatique. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

Éric : Mon élevage contribue au changement climatique. Et ce via la consommation de carburants pour le fonctionnement des tracteurs, l’utilisation d’électricité pour les bâtiments, ou encore via les vaches. Les vaches produisent des gaz à effet de serre, et particulièrement du méthane, naturellement émis lors de la rumination pour digérer la cellulose. La cellulose c’est le constituant de l’herbe qui nourrit la vache. Ce méthane, c’est des prouts, c’est des rots qui contribuent aux émissions de gaz à effet de serre. 

Quel est le rôle des prairies dans la lutte contre le changement climatique ?

Éric : L’herbe joue un très grand rôle dans la lutte contre le changement climatique. Chez moi, comme j’ai énormément d’herbe, elle capte 100% des émissions de méthane par les vaches. Au niveau français, l’herbe contribue dans sa globalité à capter 75% du méthane et 30% de l’émission des GES.

Qu’avez-vous mis en place comme pratiques spécifiques ou que pensez-vous mettre en place pour diminuer ces émissions de gaz à effet de serre ?

Éric : Mon exploitation est en agriculture biologique. J’ai mis en place des pratiques pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre. La première chose, c’est que, sur le peu de surfaces que j’ai de mécanisables, je produis un peu de céréales en vue d’autonomie fourragère. Je produis aussi un peu de légumineuses qui apportent des protéines à mes animaux. 

Eric, éleveur en Auvergne

Aussi, j’ai changé mon épandeur à fumier pour diminuer l’épandage sur 1ha. Grâce à cela, je suis passé de 30 tonnes d’effluents utilisés par hectare à 10-15 tonnes. Ainsi, au lieu de répartir mes effluents sur 25ha, je peux les répartir sur 50ha et ne plus utiliser d’intrants chimiques

L’élevage peut aussi être victime du changement climatique.  Est-ce que vous l’observez déjà  chez vous ?

Éric : Depuis 2003 où nous avons vécu une grande sècheresse, on s’est rendu compte que, chaque été, on vit une petite période de sècheresse pendant laquelle les plantes ne poussent plus. En semant de la luzerne qui possède des racines pivotantes et est capable d’aller chercher de l’eau plus profondément dans le sol, je peux produire même pendant l’été de quoi nourrir mes vaches.

Ainsi, sur mon exploitation, depuis quelques années déjà, et surtout depuis que nous réalisons ces effets du réchauffement climatique, je produis 100% de l’alimentation de mes bêtes, je suis en autonomie fourragère et j’arrête de faire venir des intrants de l’extérieur.