Bruno est éleveur de vaches Salers dans le Cantal en région Auvergne. L’exploitation est constituée de 62 ha de prairies permanentes.
On parle souvent de l’élevage comme contributeur au changement climatique. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?
Bruno : Comme toute activité humaine, mon élevage contribue au changement climatique. Il y contribue par la production de gaz à effet de serre, notamment le méthane et le C02. Le méthane est dû à la digestion de l’herbe par mes vaches, c’est un phénomène naturel. La production de carbone est aussi liée à l’utilisation du matériel, de carburant, d’électricité…
Qu’avez-vous mis en place ou que pensez-vous mettre en place pour diminuer ces émissions de gaz à effet de serre ?
Bruno : Sur mon exploitation, 100% des surfaces sont en prairies permanentes. Les prairies ont le pouvoir de capter le carbone de l’air et de l’utiliser pour faire pousser les plantes. En captant et fixant le CO2 de l’air, les prairies dépolluent l’air.
D’autre part, je suis en train de faire un nouveau bâtiment pour loger mes bêtes. J’ai profité de mes surfaces de toit qui ne servaient à rien pour installer des panneaux photovoltaïques et produire de l’énergie renouvelable.
Enfin, j’ai pour objectif d’être indépendant au niveau de l’alimentation de mon troupeau. Si je suis autonome, je suis moins dépendant d’achats d’aliments, donc moins dépendant de flux extérieurs qui utilisent de l’énergie à la fois pour être produits et pour être acheminés jusqu’à mon exploitation.
Quels sont les services rendus par l’élevage à la société ?
Bruno : Les services rendus pas l’élevage sont très divers. Au-delà de la production d’alimentation, l’élevage a un rôle social très important, en particulier dans une zone très rurale comme le Cantal, avec l’occupation du territoire et le maintien d’emplois dans des départements qui n’ont pas d’autres ressources économiques que l’agriculture.
Les services environnementaux sont aussi très importants : en plus du rôle de l’herbe dans le captage de carbone, l’élevage permet l’occupation des espaces et le maintien de surfaces ouvertes en herbe qui, sans élevage, se transformeraient en friche et, à terme, ne seraient plus accessibles à l’homme.